(NEWSManagers.com) - Les investisseurs sous-estiment les risques liés au changement climatique, juge BlackRock dans une nouvelle étude réalisée en partenariat avec Rhodium.
" Une série de catastrophes naturelles, allant des cyclones et incendies aux Etats-Unis aux vagues de chaleur en Europe et aux inondations au Japon, ont braqué les projecteurs sur les risques liés au climat " , note la société de gestion en introduction. " Toutefois, les implications pour les portefeuilles d' investissement sont, comme chacun sait, difficiles à appréhender pour les investisseurs " , poursuit-elle.
" En effet, les effets de changements physiques lents comme la hausse du niveau de la mer peuvent sembler lointains " , admet BlackRock. Cela a pour conséquence que les investisseurs minimisent des risques pressants liés au climat qui se cachent déjà dans les portefeuilles. Ensuite, note la société, les risques sont difficiles à modéliser. Les données passées sont en effet peu pertinentes pour étudier le futur. Enfin, les risques sont également difficiles à repérer.
BlackRock a tenté d' identifier ces risques sur trois secteurs aux Etats-Unis: les obligations municipales, les CMBS et les utilities électriques.
Ainsi, selon le groupe, les catastrophes naturelles posent des risques croissants pour la qualité de crédit des Etats et émetteurs locaux du marché américain des obligations municipales représentant 3.800 milliards de dollars. D' après ses projections, avec le temps, une part grandissante d' émissions d' obligations municipales devrait venir de régions faisant face à des pertes économiques liées à la hausse des températures moyennes et des problèmes consécutifs à cela. Selon BlackRock, 58 % des métropoles vont être touchées à hauteur de 1 % du PIB ou plus d' ici à 2060-2080 si rien n' est fait en matière de climat. BlackRock songe à étendre cette analyse aux émetteurs souverains dont ceux des marchés émergents.
S' agissant de l' immobilier commercial, BlackRock note que les vents forts et les inondations sont des risques clés. Son analyse des récents cyclones affectant Houston et Miami montre qu' environ 80 % des biens commerciaux liés à des loans CMBS affectés se situent en dehors des zones officielles inondables, ce qui signifie qu' elles pourraient être dépourvues de couverture d' assurance. " Cela rend cruciale une analyse des risques climat à l' échelle locale " , écrit la société de gestion, qui montre comment les impacts économiques d' un climat qui se réchauffe pourrait conduire à une hausse du taux de pertes sur les loan CMBS.
Enfin, concernant le secteur des utilities électriques aux Etats-Unis, BlackRock estime que le vieillissement des infrastructures le rend vulnérable aux chocs climatiques comme les cyclones et les incendies. Après avoir étudié l' exposition au risque climat de 269 utilities américaines cotées en se basant sur la localisation physique de leurs usines, biens immobiliers et équipements, BlackRock conclue que les risques sont sous-estimés.
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